Photos : les illuminations de la cathédrale Saint-Gatien de Tours par Damien Fontaine

Photos : les illuminations de la cathédrale Saint-Gatien de Tours par Damien Fontaine - ©Chloé Chateau

Photos : les illuminations de la cathédrale Saint-Gatien de Tours par Damien Fontaine – ©Chloé Chateau

Ça y est, j’ai vu les illuminations de la cathédrale de Tours ! Réalisées par Damien Fontaine pour célébrer le 1.700ème anniversaire de la naissance de Saint-Martin et la rénovation du dôme et de la statue de la basilique Saint Martin, elles sont absolument MAGNIFIQUES. D’ailleurs je vais y retourner très vite et je vous engage à y aller rapidement si ce n’est déjà fait. 

Il y a 1.700 ans naissait Saint Martin de Tours (du moins, c’est ce qu’on pense, les dates et les registres, à cette époque…). Mais disons que c’est bien arrangeant de se mettre d’accord pour penser que c’est en 316 que Saint Martin est né à Sabaria, en Pannonie (aujourd’hui Szombathely en Hongrie), car cela permet de fêter tout cela en même temps que les rénovations du dôme et de la statue de la basilique Saint Martin de Tours, financées grâce à une souscription publique. Après la parade, place aux illuminations de la cathédrale Saint Gatien, réalisées par Damien Fontaine. Si son nom ne vous semble pas inconnu, c’est normal. Damien Fontaine est le prodige français des spectacles de son et lumière et a déjà « sévi » dans plusieurs villes de France (comme à Lyon, où il s’est fait remarquer en 2005 en remportant, pour sa première participation, le premier prix lors de la Fête des Lumières) et du monde (Budapest, Bucarest, Istanbul, Moscou, Dubaï, Jérusalem). Et alors que les badauds se pressent pour voir son travail d’illuminations sur la cathédrale de Tours, il prépare le spectacle La Prophétie d’Amboise, qu’on peut admirer cet été au château d’Amboise.

J’ai donc assisté à ce splendide spectacle (qui rappellera sûrement à ceux qui sont familiers du travail de Damien Fontaine quelques spectacles qu’il a déjà fait, notamment sur des cathédrales) avec une amie la semaine dernière. Et j’ai été soufflée. Je ne suis pas particulièrement une grande cliente de ce type de spectacles mais là c’était particulièrement sympa. Pas trop long et impressionnant. Il faut dire (histoire de jouer un peu la chauvine), qu’on a une magnifique cathédrale et que l’histoire de Saint Martin, niveau source d’inspiration, c’est pas trop mal non plus.. Ce qu’il y a de bien, c’est que même si on ne connaît pas la vie de Saint Martin on peut apprécier le sublime spectacle créé par Damien Fontaine pour la cathédrale de Tours. Mais quand on est né et qu’on a habité la majorité de sa vie à Tours (comme c’est mon cas), on repère quand même pas mal de références. Par exemple, non, le gros M jaune sur fond rouge avec une épée qui vient trancher la cathédrale en deux ne symbolise pas « le rachat de la cathédrale par McDo » comme on me l’a sournoisement soufflé à l’oreille, mais le moment le plus connu de la vie de Saint Martin : lorsqu’il était encore soldat, Martin a rencontré un pauvre qui avait froid. Les soldats romains ne possédant que la moitié de leur équipement, Martin avait alors coupé son manteau en deux pour donner « sa » moitié au pauvre hère.

Idem pour la boule de feu, qui n’est pas « la comète de Haley quand elle est passée par Tours » non plus, d’ailleurs (oui, j’ai été bien distraite et ai pas mal rigolé pendant le spectacle, c’est pour ça que je veux y retourner), mais le miracle de la boule de feu. Autour de 387-383, « Saint Martin rencontre un pauvre sans vêtement », nous apprend le site Saint Martin de Tours. Oui, encore un. La vie de Saint Martin semble jonchée de pauvres désapés. Mais passons. « Martin demande à son archidiacre de lui donner des habits. Celui-ci tardant, Martin donne ses vêtements au pauvre et s’habille finalement avec les quelques hardes que son archidiacre finit par ramener. Il célèbre la messe ainsi vêtu. Au moment de l’élévation de l’hostie, l’assemblée des fidèles voit une boule de feu qui symbolise la charité du saint. Ce dernier se trouve alors vêtu correctement. » Bien avant l’invention de Zara, H&M et McDonald’s, je tiens à le rappeler.

Et la mort et « l’été de la Saint Martin » ne sont pas oubliés avec de magnifiques tableaux fleuris. Saint Martin meurt en effet le 8 novembre 397 à Candes (à environ 80 ans, donc, ce qui est déjà un petit miracle en soi en Gaule à cette époque, mais nous ne sommes pas là aujourd’hui pour parler hygiène antique) où il était parti apaiser une querelle entre clercs (franchement, il n’avait pas mieux à faire, l’évêque de Tours et fondateur de l’abbaye de Marmoutier, où j’ai soit dit en passant passé la moitié de mon collège et tout mon lycée) ? Bref. Les Tourangeaux, déjà bien badass, ne semblent pas trop joisse à l’idée qu’on leur pique la dépouille de leur idole, qu’ils décident donc… d’aller voler. Oui, oui. Ils profitent donc du sommeil des Poitevins pour descendre le cercueil de Martin dans un bateau avant de le ramener à Tours par la Loire (et bim, Poitiers !). Cela va leur prendre trois jours, pendant lesquels tous les bords de Loire se remettent à fleurir (en plein hiver, donc, si vous avez bien suivi), avant que Martin ne soit inhumé le 11 novembre à Tours.

Ce qu’il y a de chouette c’est que ce spectacle mélange donc des éléments de la vie de saint Martin avec des éléments bibliques et historiques (sauf grosse erreur de ma part, la partie au début où la cathédrale se retrouve à moitié immergée, ça ressemble pas mal à l’histoire du déluge, quand même ; et l’allusion à la grande ère des bâtisseurs de cathédrales n’est pas oubliée – heureusement on nous a épargné la BO de Notre-Dame de Paris). Le tout sur fond d’effets spéciaux très pop culture qui rappelleront notamment aux fans de cinéma l’œil de Sauron dans Le Seigneur des Anneaux ou encore Transformers by Michael Bay. Et pour les enfants, il y a même quelques moments ludiques avec un bossu/monstre dont on ne sait pas trop s’il doit nous faire penser au Bossu de Notre-Dame ou au monstre de la place du Grand Marché. Sauf qu’à un moment on dirait vachement qu’il montre ses fesses, m’a dit Noémie du blog Mon carnet d’aventures, mais je ne suis pas bien sûre (encore une bonne raison pour retourner voir), ce qui ne serait pas trop « tout public ». J’ai dû me tromper. Bref, ça dure vingt minutes, c’est trop chouette, ça change et surtout ça fait plaisir de voir un peu d’argent dépensé pour la culture et le rayonnement de la ville, pour une fois, donc foncez-y et retournez-y. C’est gratuit et sans réservation jusqu’au 3 octobre inclus – tous les jours en juillet à 22h30 et 23h15 et du 1er août au 1er octobre à 22h et 22h30. du 19 septembre au 1er octobre les vendredi et samedi à 22h et 22h30. Je vous laisse avec un aperçu vidéo sur la page Facebook de Martin de Tours et une grande galerie de photos (que j’ai d’abord hésité à fournir autant mais franchement, le spectacle est tellement top que les photos ne peuvent pas vous gâcher votre plaisir).

 

 

 

 

 

 

 

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