Gloire à Karine Deshayes, La Belle Hélène sensuelle et divine de Jean-Yves Ossonce
Ce soir, je suis allée voir La Belle Hélène avec Karine Deshayes dans le rôle-titre, à l’Opéra de Tours. Avec Jean-Yves Ossonce à la barre, une mise en scène et une chorégraphie de Bernard Pisani, je me suis simplement régalée.
Nourrie de musique classique et lyrique depuis ma plus tendre enfance grâce à ma maman, je n’avais pourtant jamais vu cet opéra-bouffe de Jacques Offenbach que j’ai cependant écouté AU MOINS mille fois (vous me connaissez, à force, je ne suis pas du genre qui exagère, n’est-ce pas). À peine rentrée chez moi, je profite de ce que l’excitation n’est pas encore retombée pour tenter de vous faire vivre un peu de ma joie de ce soir.
À vrai dire, tout à commencé en fin d’après-midi au salon, lorsqu’une cliente m’a avoué être flûtiste et jouer le soir-même. Intriguée, dès mon arrivée à mon siège (au troisième rang près de l’orchestre), j’ai tenté de la retrouver mais j’étais trop petite. J’ai alors tendu l’oreille pour au moins bien écouter les deux flûtistes, Caroline Marchesseau et Marion Raincourt – elles étaient parfaites et vous pouvez me croire sur parole, car je crois que je ne me suis jamais autant concentrée sur des flûtes de toute ma vie.
Un casting époustouflant
Dès les premières notes, Jean-Yves Ossonce kiffant la vibe m’a ravie, de même que les (sobres mais néanmoins magnifiques) décors d’Éric Chevalier, qui faisait ses débuts à l’Opéra de Tours. Pendant près de trois heures, je suis restée sous le charme de tout le casting.
Les danseurs étaient à croquer, surtout celui tout à droite à la fin, là, avec sa petite barbe adorable : chou comme tout et un cooooorps… Les danseuses étaient très bien aussi, hein, c’est juste que je préfère les garçons, mais franchement je crois que tous les yeux se sont régalés (surtout qu’en plus d’être franchement pas mal, ils étaient gracieux comme tout).
Karine Deshayes, ma Belle Hélène à tout jamais
Les choristes étaient formidables, évidemment et les interprètes… fabuleux. J’ai particulièrement apprécié les prestations d’Eugènie Danglade, savoureuse en Oreste, et de Ronan Nédélec (Agamemnon) et Jean-Marc Salzmann (Calchas), épatants. Le ténor québécois Antonio Figueroa était quant à lui incroyable en Pâris beau gosse au téton offert à la foule.
Et que dire de Karine Deshayes, époustouflante Belle Hélène, divine de sensualité et de délicatesse, toute en légèreté ? Ah bah ça y est c’est dit. Point de lourdeurs, au contraire, et des frissons dans tout le corps, notamment durant « Ce n’est qu’un rêve », chanté par Hélène et Pâris, où sensualité et volupté émanaient tant de ce duo que j’ai cru un moment qu’on allait tous finir comme dans la scène finale du Parfum de Süskind – c’est dire. La fabuleuse Karine Deshayes a été ma première Belle Hélène et il me semble qu’il serait profondément hérétique de donner le rôle à qui que ce soit d’autre désormais.
« Je suis gai, soyez gai, il le faut, je le veux »
Et alors on rit. Mais on rit ! Tellement, et tellement encore ! Beaucoup notamment grâce à la mise en scène de Bernard Pisani : jouer du Star Wars en pleine opérette, il fallait l’oser, tout comme les quelques changements de texte ponctuels (« Il est gai. – Ah parce qu’il est gay en plus ? – Gai comme joyeux ! » – citation probablement approximative, mais c’est l’idée). Gay friendly mais tout en douceur (à mes yeux en tous cas), cette représentation était également fabuleuse dans ses anachronismes : d’un Airbus A380 à la plage de Deauville, en passant par le côté très Bollywood de cette danse du troisième acte ou encore le clin d’œil à Lino Ventura et L’Aventure, c’est l’aventure… Tout était parfaitement pesé et présenté. Et alors ce jeu de l’oie ! C’est simple, je veux le même. Avec les esclaves intégrés en costume, bien entendu.
Je ne suis pas folle, vous savez !
Alors bien sûr, je suis loin d’être une professionnelle de la musique classique, de l’opéra et de l’opérette en particulier. Mais je sais reconnaître des voix magnifiques quand j’en entends et je sais ressentir. Je sais quand je vibre, quand je ris, quand le temps vole tellement je m’envole moi-même et ce soir j’ai vibré, ri et volé. J’ai passé un moment fantastique en compagnie de ma maman que j’accompagnais et ça n’a pas de prix (à quelques euros près).
Et c’est avec grand plaisir que j’ai attendu ensuite la sortie des artistes (un rituel pour moi) pour leur demander leurs autographes. Y compris celui de la délicieuse Caroline Marchesseau, ma flûtiste préférée (j’avoue, c’est facile, je n’en connais pas douze, mais comme en plus d’être talentueuse, elle est adorable…), qui a été surprise de ma demande.
Jean-Yves Ossonce a pensé très fort que j’étais folle je crois quand je l’ai appelé « Votre Majesté » mais ce n’est pas grave. J’étais encore comme sous ecstasy (en vrai, je n’en ai jamais pris, il faudrait peut-être que j’essaie pour comparer) du plaisir qu’il m’avait donné avec ses musiciens.
J’ai même poussé la groupie attitude jusqu’à demander une photo avec Karine Deshayes et je crois bien qu’on voit sur mon visage malgré la fatigue que j’avais encore la lumière allumée à tous les étages à ce moment. Merci à vous tous pour cet incroyable moment de bonheur en cette fin d’année plutôt triste. Offenbach, ça vous réchauffe le cœur, surtout avec un talent pareil.
Bravo et merci pour ce magnifique texte, si élégamment tourné !
Je vous ai vue patienter discrètement hier soir, à la sortie des artistes, je constate donc que votre compte rendu fut immédiat !
Superbe, cette page et ces photos !
Nous l’avons intégrée dans la page Facebook Fans de Karine Deshayes, si vous n’êtes pas déjà membre, faites une petite demande en me rappelant votre nom, je vous « introniserai » en tant que….double Marraine, de Karine et du groupe !
Merci encore
Marie-CLaude
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Merci Marie-Claude pour ce gentil commentaire que je ne vois malheureusement qu’à l’instant ! (les mystères du web). Merci pour le partage, je vais de ce pas voir Facebook 🙂 Bonne journée ! Chloé
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